Roman et techniques
Qu'elle n'a pas assez de tricots fait mains dans ses armoires, évidemment. Et qu'une bonne paire de chaussettes en laine complèterait agréablement sa tenue (la Mel de tous les jours à souvent les pieds froids). En attendant de terminer sa première paire (la première moitié de la-dite paire a été complétée ce week-end, mais le verdict du jury a retenti : trop large. Elle sera parfaite pour un certain Orme. Peu importe, d'autres pelotes attendent presque sagement de grimper sur les aiguilles pour "la paire de Mel et de personne d'autre"). En attendant donc de terminer cette première paire, la Mel-pas sage a commandé un petit livre sur internet. "En occasion" sussure-t-elle pour ne pas affoler son compte en banque. Nous lui accorderons le bénéfice du doute.
Voilà l'objet du délit :
The Twisted Sisters Sock Workbook. Un ouvrage qui parle de chaussettes (quel heureux hasard) mais aussi de teintures pour laine et de filage. "De filage?", me direz-vous, "N'était-ce pas là l'un des objectifs de cette année de la Mel aux mille projets?".
Absolument. Mais à force d'attendre, et de se raisonner, la Mel-radine n'a toujours pas acheté le matériel de base nécessaire pour se lancer (entre nous, je peux vous confier que la Mel-pressée a commandé un peu de laine à la place, pour un projet bien précis, mais ceci est une autre histoire).
The Twisted Sisters Sock Workbook, donc. Dans lequel la Mel-bilingue s'est plongée avec délice ce week-end, prête à reconnaître avec l'auteur que, oui, teindre sa laine est une activité passionnante (elle n'a peut-être pas compris toutes les techniques, mais je crois qu'elle ne le reconnaîtra pas en public). Notre petite Mel a bien envie d'essayer aussi un jour (lointain ? Proche ? Elle ne le sait pas encore.)
Par ailleurs, il y a aussi dans le livre quelques patrons de chaussettes à tester (et même, ce qui a bien amusé la lectrice, des chaussettes "à orteils" (et oui, comme des gants") et des chaussettes pour Tongs (heu... comme des moufles ? ). Bref, des modèles nouveaux. )
Cependant, Mel est aussi une grande lectrice, et ne pouvait manquer de vous signaler le dernier roman valable échappé de la Bibliothèque Municipale.
La servante écarlate de Margaret Atwood. Une femme qui parle de femmes. Dans un monde plus ou moins futur, la société a subi de nombreux bouleversements. Les femmes sont protégées, trop peut-être, de toute convoitise ou de tout souci. Leur rôle est bien défini : domestique, épouse... ou servante écarlate, destinée à se soumettre au coït une fois par mois pour offrir de nouveaux enfants à la nation. Il n'y a- officiellement- pas de désir, ni de jalousie. L'épouse est toujours présente lors du rapport, et lors de l'accouchement.
C'est un monde où la lecture est interdite, les achats déterminés, les comportements codifiés... Sans aucune liberté, mais où il est de bon ton de croire que cette absence de liberté est une chance.
Le plus déroutant, dans ce livre, c'est qu'on a parfois l'impression qu'il suffirait de peu, d'un simple dérapage, pour que notre monde ressemble à celui-là. Un exemple simple : tout l'argent circule par carte bancaire, il n'y a plus de monnaie. Le jour où le gouvernement décide que les femmes n'ont plus le droit d'avoir de compte en banque, elles n'ont absolument aucun recours. Et sont automatiquement placées sous la coupe des hommes. Bien sûr, cela ne peut pas nous arriver. Bien sûr...
L'auteur a apparemment écrit de nombreux livres dans ce sens, il faudra que je les découvre aussi.